Radioprotection : réaliser des examens d’imagerie médicale en toute sécurité
24 septembre 2025
Actualité MEDIMAGE
Lorsque vous passez certains examens d’imagerie médicale, vous vous exposez à des doses de rayonnements. On entend aujourd’hui beaucoup parler de leurs effets sur la santé, et il est par conséquent normal de se poser des questions sur ce sujet.
Dans cet article de blog, nous allons vous expliquer le principe de radioprotection en imagerie médicale. Nous vous exposerons les potentielles conséquences liées à de tels examens et les mesures qui sont prises pour garantir votre sécurité.
Vous découvrirez également que les rayonnements dans le cadre médical sont très encadrés et qu’ils ne représentent qu’une partie de notre irradiation au quotidien.
Qu’est-ce que la radioprotection ?
La radioprotection désigne l’ensemble des principes, règles et pratiques mis en place pour protéger les patients face aux rayonnements ionisants. En imagerie médicale, elle concerne à la fois les patients et le personnel soignant.
Les principes de la radioprotection
La radioprotection repose sur trois grands principes :
- La justification : avant d’effectuer un examen, nous évaluons toujours la balance bénéfice/risque. Cela signifie que ce dernier doit apporter un bénéfice pour la santé du patient supérieur au risque lié à l’exposition. Si une méthode moins irradiante pour atteindre le même objectif existe, alors celle-ci sera privilégiée.
- L’optimisation : le principe ALARA est toujours appliqué, acronyme d’As Low As Reasonably Achievable (aussi faible que raisonnablement possible). Pour éviter de s’exposer à des doses inutilement élevées de radiation, distance avec la source, protection et durée d’exposition doivent être optimisés.
- La limitation : des normes réglementaires fixent des seuils d’exposition, afin de protéger l’ensemble de la population.
Ces grands principes sont obligatoires dans la pratique de l’imagerie médicale et font partie intégrante de notre métier. Des professionnels sont par ailleurs nommés garants de la radioprotection :
- Un médecin référent en radioprotection : Dre Stéphanie Besse
- Un technicien en imagerie médicale référent en radioprotection : Aurélie Brissaud
Chaque technicien ou radiologue amené à utiliser les RX sur un patient est bien entendu formé aux réglementations en vigueur et les applique scrupuleusement.
Quels sont les examens d’imagerie médicale concernés ?
Toutes les technologies d’imagerie diagnostique qui utilisent les rayons X et celles de médecine nucléaire se servant des rayons gamma (PET-scan par exemple) sont concernées.
Chez Medimage, cela comprend notamment les examens de :
- radiographie
- fluoroscopie, pour obtenir des images en temps réel, par exemplee : TOGD, arthrographie, etc.
- mammographie
- scanner
- minéralométrie et DXA scan corps entier, dans une moindre mesure
Quels sont les risques liés aux rayonnements ionisants ?
Les rayonnements ionisants peuvent avoir deux types d’effets :
- Les effets stochastiques : ils apparaissent de manière aléatoire et avec un temps de latence important (ils peuvent se manifester plusieurs années plus tard). Il n’y a pas de dose seuil clairement définie. Cela signifie que, même à faible dose, il existe théoriquement un risque, par exemple le développement d’un cancer. C’est pour cette raison qu’aucun examen irradiant n’est réalisé sans justification médicale.
- Les effets déterministes : ils surviennent uniquement au-delà d’un certain seuil d’exposition. Dans ce cas, la relation est directe entre la dose reçue et l’effet observé, par exemple une brûlure cutanée. Ces effets concernent des doses très élevées, que l’on rencontre par exemple en radiothérapie mais jamais en imagerie médicale diagnostique.
Les rayonnements ionisants présents dans la nature
Peut-être ne le savez-vous pas encore, mais les examens d’imagerie médicale ne sont pas la seule source d’irradiation dans notre quotidien. Il ne s’agit d’ailleurs pas de la principale.
En effet, la population y est régulièrement exposée : rayonnement cosmique et terrestre, alimentation, voyages en avion et tabac sont autant de facteurs influençant notre exposition. En Suisse, nous pouvons également ajouter le radon qui est présent dans les habitations.
Il s’agit d’un gaz radioactif naturel qui provient de la désintégration de l’uranium et du thorium, présents naturellement dans la croûte terrestre, et particulièrement dans notre pays alpin. Il peut s’accumuler dans les habitations, surtout dans les caves et les sous-sols. Son inhalation est la première source d’exposition aux rayonnements ionisants.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire ce rapport de l’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) duquel est tiré l’infographie ci-dessous.

Même si ces données n’éliminent pas les risques liés aux examens d’imagerie médicale, elles permettent néanmoins de relativiser sur ces derniers. En tant que patient, nous vous invitons notamment à discuter avec votre médecin de la nécessité ou non de réaliser un examen et si une alternative exempte de rayons X existe.
Quelques questions à Aurélie Brissaud, experte radioprotection chez Medimage

Aurélie Brissaud est responsable des techniciens en imagerie médicale et experte radioprotection dans notre centre d’imagerie. Elle répond à quelques questions sur le sujet de la radioprotection dans le domaine médical.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle au sein de Medimage concernant la radioprotection ?
En tant que responsable technicienne je dois veiller, entre autres, à l’organisation des procédures techniques, et aux bonnes pratiques de chaque personne utilisant les rayons X.
En Suisse, comment la radioprotection est-elle réglementée pour les centres d’imagerie médicale ?
L’OFSP (Office Fédéral de la Santé Publique) délivre les autorisations de pratique aux centres médicaux. L’organisme surveille également les machines et le personnel médical. Il est responsable du contrôle de l’application des lois et des ordonnances, comme la Loi sur la radioprotection (LRaP) et l’Ordonnance sur la radioprotection (ORaP).
Les machines sont surveillées périodiquement par l’Institut de radiophysique appliquée (IRA), en plus des contrôles de routine effectués par les constructeurs. Le personnel médical du centre est soumis à une formation continue obligatoire, ce qui lui permet aussi d’effectuer une surveillance quotidienne des machines.
Finalement, nous avons l’obligation de la tenue d’un Manuel de qualité qui répertorie entre autres les personnes responsables, les machines et leurs contrôles, la formation du personnel, la justification des examens, les protocoles, les doses de rayonnement, l’enregistrement des données, ou encore l’assurance qualité.
Comment minimisez-vous les risques pour les patients ?
Le maître mot est la justification : chaque image est réalisée dans un but de diagnostic. Lorsqu’un examen est justifié, alors on choisit la meilleure option disponible :
- on opte pour un low dose (faiblement dosé) s’il est suffisant au diagnostic
- si on doit irradier un peu plus, on limite la zone par exemple
L’objectif est de toujours optimiser au mieux l’examen en fonction de ce que l’on cherche et du patient (son âge, son poids, etc.).
Et pour l’équipe médicale ?
La formation continue en radioprotection est obligatoire et surveillée par l’ordonnance ORaP. Cela permet de rester à jour avec les moyens de protection du personnel médical exposé aux rayons ionisants.
L’imagerie médicale, en terme général, est très évolutive. Je fais ce métier depuis maintenant bientôt 30 ans, et je peux certifier que la technologie a particulièrement évolué ! Donc la formation continue, dans ce domaine-là comme pour le reste de l’imagerie, serait indispensable même si elle n’était pas obligatoire.
Les patients doivent-ils s’inquiéter lorsqu’ils passent un examen ?
Comme cela a déjà été évoqué, il faut toujours évaluer le bénéfice-risque. Si un scanner ou une radio sont nécessaires, alors il faut les faire en bonne intelligence. Les techniques modernes et les connaissances actuelles nous permettent de limiter et relativiser l’exposition. Nous ne sommes plus au temps de Marie Curie, fort heureusement !
Aimeriez-vous déconstruire certaines idées reçues que vous entendez souvent sur les rayons X ?
On pense souvent à tort que les rayons X ne sont pas naturels… ce qui est faux !
Chaque jour, nous subissons une exposition à de faibles niveaux de rayonnements ionisants issus de diverses sources : l’air que nous inhalons, le sol, les rayonnements cosmiques, les matériaux de construction, l’eau et les aliments. Cette exposition dépend également de notre lieu de résidence.
Existe-t-il des précautions particulières pour certaines populations à risque ?
Oui, les rayons X sont à éviter formellement pour les femmes enceintes, sauf en cas de nécessité.
Les risques comprennent notamment des dommages aux cellules ADN du fœtus. Ils sont donc surtout dangereux pendant le 1er trimestre.
De manière générale, les examens impliquant des rayons X sont proscrits aux femmes enceintes s’ils ne sont pas absolument nécessaires en raison des risques évoqués ci-dessus. Mais aussi pour éviter le stress d’un risque faible mais réel lors d’une grossesse. Je dis toujours aux femmes enceintes se présentant pour un examen RX pouvant être repoussé : « Même si le risque est minime à un terme avancé, que se passera-t-il pour vous, dans votre esprit, sur le reste de la grossesse ou même après l’accouchement, s’il y a le moindre problème ? Et cela quel que soit ce problème, même si l’irradiation n’est en rien responsable. ».
Mais bien sûr, tout cela n’est valable que pour un examen pouvant être repoussé. Si le diagnostic doit être réalisé sans délai, dans ce cas c’est différent. A ce moment-là, les précautions maximales sont prises.
Avez-vous observé une évolution des pratiques en radioprotection ces dernières années ?
Bien sûr ! Ne serait-ce qu’au début de ma carrière, on protégeait les zones non-irradiées avec des protections en plomb. Le blindage des tubes modernes ne laisse pratiquement plus passer de rayonnement annexes. Les machines digitales actuelles ont remplacé le vieux film argentique, et cela a permis de baisser drastiquement les doses nécessaires à l’obtention de clichés de qualité. Le port des tabliers de protection pour le patient est donc devenu obsolète.
Cela étonne parfois les patients, alors on prend le temps de leur expliquer. Aujourd’hui, une protection mal disposée lors d’un scanner peut même considérablement augmenter la dose de rayonnement. Notre rôle en tant que techniciens en imagerie médicale est de réaliser l’examen dans les meilleures conditions possibles : obtenir des images précises pour le diagnostic, tout en veillant à ce que la dose de rayonnement utilisée soit la plus faible possible.
La radioprotection : l’assurance de réaliser des examens d’imagerie médicale en toute sécurité
Comme vous avez pu le comprendre tout au long de cet article, la radioprotection repose sur un cadre réglementaire strict et sur de nombreuses mesures appliquées au quotidien pour garantir la sécurité des patients. L’un des points essentiels à retenir est que chaque examen est toujours soigneusement évalué : le bénéfice attendu pour votre santé prime, et le risque lié aux rayonnements est réduit au strict minimum.
Soyez assurés que notre centre d’imagerie médicale met tout en œuvre pour veiller à votre sécurité à chaque étape. Notre équipe se tient volontiers à votre disposition pour répondre à vos questions ou vous rassurer sur le sujet.
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